top of page
  • Facebook - Black Circle
  • Instagram - Black Circle
  • Twitter - Black Circle
Revenez bientôt
Dès que de nouveaux posts seront publiés, vous les verrez ici.

La touche basque, une lumière venue de l'ouest

La peinture basque est probablement née avec le tableau de Gustave Colin La Partie du laxoa sous les remparts de Fontarrabie, exposé au Salon des refusés, en 1863, aux côtés du Déjeuner sur l’herbe d’Édouard Manet. L’artiste, originaire d’Arras et installé à Ciboure, petit village du Pays Basque, peint des paysages et des scènes de vie basques, empreints de douceur et de lumière. Premier impressionniste au Pays Basque, Gustave Colin est aussi considéré comme le fondateur de cette peinture régionaliste.

>La Partie du laxoa sous les remparts de Fontarrabie, Gustave Colin (1828-1910).

La jet-set de la côte

Dès le milieu du XIXe siècle, le Pays Basque attire des peintres qui, sortis de leurs ateliers, posent leurs chevalets au milieu d’une nature généreuse.

«La lumière est particulière, presque insulaire, explique le galeriste, Éric Lhoste. Les courants maritimes créent des arrivées d’eau qui sont arrêtées par les montagnes. Comme on dit chez nous, il fait beau quatre fois par jour ! Ce climat donne une végétation très abondante et spécifique. Les hortensias sont répandus dans la région ; on les retrouve dans de nombreux tableaux.»

Un climat doux et humide, une lumière «lavée» : des similitudes peuvent apparaître avec la Bretagne. «C’est vrai, il y a des ressemblances, avec quelques degrés de plus !, taquine le galeriste. La peinture basque est limitée dans le temps, sur quatre-vingts années, et représente des lieux concentrés sur cinq kilomètres tout au plus, essentiellement sur la côte. Comparativement, si on déplie la côte bretonne, cela représente des milliers de kilomètres peints.» Effectivement, Saint-Jean-de-Luz, Biarritz, Ciboure, les villes de la côte sont les plus représentées par les artistes. «Avant la Première Guerre, les peintres peignaient pour eux, c’est à dire pas nécessairement pour des commandes», explique Michel de Jaureguiberry, spécialiste.

Alors que les canons se sont tus, les premiers estivants venus en train affluent au Pays Basque constituant une société élégante qui souhaite passer du bon temps. Les promenades, le golf, les bains, le casino, les réceptions : il fait bon vivre en Euskal Herri ! Edmond Rostand s’installe à la Villa Arnaga, à Cambo-les-Bains, dès 1907, Picasso et Olga Khokhlova viennent à Biarritz en voyage de noces, à l’été 1918, Ravel est un habitué (un cocktail à son nom est servi au Bar basque de Saint-Jean-de-Luz), Cocteau, Hemingway, le roi d’Angleterre, des aristocrates russes, des industriels américains… font du Pays Basque une destination à la mode. La vie culturelle y est intense. Attirés par la beauté de la région, mais aussi stimulés par les commandes des propriétaires de villas de la côte, de nombreux peintres s’installent dans la région. La peinture basque va vivre son apogée.

Émulation artistique

Appelés peintres basques, certains sont en fait d’origine tout autre. Ils viennent de Paris, de Bordeaux comme François-Maurice Roganeau et Pierre-Albert Bégaud, de Toulouse comme Floutier, de Bilbao comme Ramiro Arrue, d’Angoulême comme Tillac. Ils sont attirés par les paysages et la lumière ; nombreux sont «pris d’amour» pour le Pays Basque. D’autres ont fait une escale, le temps de peindre quelques tableaux tels des souvenirs de voyage. Tout ce génie artistique présent en un même endroit et à la même époque, est favorable à faire naître des initiatives artistiques. Le Groupe des Neuf en est un exemple. Au début des années 1920, Ramiro Arrue, René Choquet, Charles Colin, Jean-Gabriel Domergue, Henri Godbarge, Pierre Labrouche, Georges Masson, Périco Ribera et Raymond Virac fondent à Ciboure, un mouvement qui anime et valorise la peinture basque (il prendra fin en 1939). Sans avoir l’importance de Barbizon ou de Pont-Aven, le Groupe des Neuf dont les acteurs indépendants ont changé au cours de son existence, représente l’idée d’une «école cibourienne», chantre de la peinture basque de l’Entre-deux-guerres. Une émulation artistique, des aristocrates amateurs et une pépinière de peintres talentueux : les conditions sont réunies pour créer un marché actif.

«La peinture basque a suivi l’évolution de l’immobilier, en quelque sorte, explique Éric Lhoste. Les estivants aisés achètent des maisons, ils veulent des tableaux représentant les paysages de la région pour les décorer. Rostanda, par exemple, fait de nombreuses commandes de tableaux, mais aussi de mobilier et d’autres objets décoratifs.»

La demande est soutenue. Henri Zo, Ramiro Arrue, Georges Masson, parmi tant d’autres, laissent éclore leur talent.

>Les Pêcheurs au port, toile signée Ramiro Arrue, 90,5x207 cm. Vendue 145 800 €, le 3 août 2014, par Côte Basque Enchères.

A quoi s’attendre ?

«On rencontre beaucoup de formats et de styles différents. Des huiles, mais aussi des gouaches, des aquarelles, beaucoup de dessins avec Tillac notamment», note Eric Lhoste. En revanche, les thèmes sont plus resserrés : «les paysages, la Rhune, notre Mont Fuji, la mer, les ports et la pêche, les fermes aux toits rouges, le folklore et les fêtes, l’art taurin, la pelote, sont les sujets les plus peints et les plus recherchés», constate le marchand. «Une scène de pelote sur la place du village avec la Rhune en fond, voilà le type de tableau qui plait !»

bottom of page