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Globe terrestre: voyage au centre de la collection

  • La Rédaction
  • 25 août 2015
  • 3 min de lecture

Le globe terrestre est une drôle de chose. Maquette sphérique représentant la Terre à une échelle réduite, c’est aussi un objet décoratif voire une œuvre d’art. Il a épousé les styles et les techniques de son époque. C’est également un ouvrage instructif dont le contenu a évolué dans le temps. Les cartographies successives sont des témoignages historiques et scientifiques au même titre que les écrits. L'objet résume une conceptualisation de l’univers que se sont faits les hommes au cours des siècles. Ils ont projeté sur le globe terrestre, leur représentation tangible du monde, leurs croyances, leurs espérances, leurs craintes, pour mieux se les approprier ou les combattre.

De la terre à la lune

Le premier globe terrestre arrivé jusqu’à nous date du XVe siècle. Pendant près d’un siècle, ils sont manuscrits, c’est à dire peints directement sur la sphère. Il faut attendre le XVIe siècle pour que l’imprimerie fournisse des fuseaux gravés que les fabricants montent en sphère. Quelques rares exemplaires sont aquarellés dans des tons bleus ou verts. La technique de fabrication du globe consiste à adapter douze bandes en forme de haricot correspondant aux douze fuseaux, sur une sphère creuse en plâtre, en carton ou papier rigide, plus rarement en bois. Au cours des ans, les fabricants ont parfois utilisé les mêmes fonds de cartes. Il n’est donc pas rare de rencontrer un géographe chez plusieurs éditeurs. La majorité des globes présente un espace nommé cartouche où sont inscrits le nom du fabricant, la date et le nom du cartographe. En son absence, une bonne connaissance des dates des découvertes géographiques permet une datation au moins approximative. L’autre indice de datation est le style du pied ou du support.

«Les modèles Napoléon III sont reconnaissables à leur pied noir, note Jean-Bernard Gillot de la librairie Alain Brieux. C’est le modèle typique de l’école de Jules Ferry.»

Si la terre est représentée, le ciel l’a été tout autant. Fréquemment, les globes vont par paire : terrestre et céleste. «On connaît la voûte céleste avant la terre. Tout d’abord parce que l’homme peut la contempler dans son ensemble, ensuite car les navigateurs l’utilisent pour se repérer», explique l’antiquaire. Les globes célestes vont pratiquement disparaître à partir du XIXe siècle. Ajoutons à cette liste les globes lunaires dont les premiers ne montrent que la face apparente de la lune (l’autre ne sera photographiée qu’en 1959) et les globes de Mars, très rares. Les gros globes de parquet, c’est à dire avec un pied au sol, mesurent 50 cm de diamètre tandis que ceux de bibliothèque qui se posent sur une table ou un bureau font environ 30 cm de diamètre On trouvera également de très nombreux et beaux spécimens de petite taille, dits «de poche».

Des témoignages historiques

Les cartes géographiques ont évolué au gré des découvertes des terres, de la connaissance des océans, des passages et des itinéraires. Les exemplaires du XVIIe siècle, souvent fabriqués sur commande pour des passionnés, montrent une cartographie largement incomplète. «Ce sont des exemplaires très rares, des pièces de musée comme ceux de Coronelli, réalisés pour Louis XIV », note Jean-Bernard Gillot. Au XVIIIe siècle, l’Europe se passionne pour la géographie, cette nouvelle science jusque-là quasiment méconnue. Les voyages de Cook et de La Pérouse font l’enthousiasme des gens érudits et contribuent à l’engouement pour les globes terrestres. «Les cartographes y indiquaient les découvertes des grands navigateurs comme Bougainville, Cook ou La Pérouse, explique le collectionneur Augustin Flament. Mais Cook, avec trois voyages autour du monde, est le premier navigateur à fournir une approche scientifique et ethnologique.» À cette époque de grandes découvertes, les exemplaires gagnent en précision même s’ils demeurent perfectibles.

«Nous avons un globe de M. Phélipeau, daté de 1791, qui montre des côtes américaines très précises, note Jean-Bernard Gillot. Ce cartographe semble bénéficier d’informations de premier ordre de la part de navigateurs ! En revanche, le Japon est très mal cartographié, les pôles n’existent pas, la Nouvelle-Zélande est imprécise et les îles du Pacifique, absentes. Ce qui rend cette pièce fabuleuse, ce sont les dessins, les personnages, les commentaires. Par exemple, il est précisé les noms des navigateurs, les dates des découvertes des îles. Il est même indiqué une île Phélipeau qui n’existe pas !»

>L'Amérique du Nord, globe de Phélipeau, XVIIIe siècle.

Un monde à l’image de l’homme

Au XIXe siècle, les globes terrestres se répandent et deviennent, à partir de 1860, un instrument pédagogique grâce à l’école de Jules Ferry. Si le monde est connu dans sa quasi-totalité, il se dessine dorénavant selon les puissances économiques : les colonies sont délimitées et mises à jour au gré de leur évolution. Fabriqués en série, sur socle (les parquets ont disparu), principalement terrestres, ces modèles sont nombreux à être arrivés jusqu’à nous, en plus ou moins bon état.

 
 
 

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© Aladin Magazine 2015

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